Vers une Haïti plus résiliente: la DGPC renforce le dispositif d’alerte pour protéger ”chaque citoyen”

Cap-Haïtien, le 20 mars 2025.-
Portée par une dynamique nouvelle, la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) poursuit son engagement vers un dispositif national d’alerte précoce plus performant, inclusif et résolument tourné vers la protection de chaque citoyen. Après une série d’ateliers fructueux avec les Comités Départementaux de Gestion des Risques de l’Ouest, du Grand Sud et du Grand Nord, la DGPC a organisé mercredi (19 mars 2025), au Centre Opérationnel d’Urgence Départemental (COUD) du Cap-Haïtien, le deuxième atelier national consacré à l’initiative mondiale Early Warnings for All (EW4ALL).
Cet effort est soutenu par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), le Bureau des Nations Unies pour la Réduction des Risques de Catastrophe (UNDRR) et la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge (IFRC).
Présidé par le Directeur Général de la DGPC, Emmanuel Pierre, cet atelier marque une étape décisive dans la construction du Service National d’Alerte Précoce Multi-Aléas d’Haïti (SAPMAH). En présence de représentants du Secrétariat Permanent de Gestion des Risques et des Désastres (SPGRD), de la Banque mondiale et de nombreux partenaires techniques et financiers, le Directeur Pierre a rappelé que cette concertation nationale constitue « un jalon crucial dans le renforcement de notre capacité d’anticipation et de réponse aux catastrophes ». Depuis le premier atelier en novembre 2023, les avancées sont notables, fruit d’une synergie entre acteurs nationaux et internationaux. Les lacunes ont été identifiées, des stratégies d’amélioration proposées, et les bases d’un cadre robuste pour l’alerte précoce en Haïti ont été posées.
Ce nouvel atelier a permis de finaliser et de valider le Plan de mise en œuvre du SAPMAH, une véritable feuille de route pour mobiliser les ressources nécessaires et opérationnaliser un dispositif d’alerte adapté aux réalités haïtiennes. « Les désastres n’attendent pas », a martelé Emmanuel Pierre. « Mais nous pouvons nous préparer. Un système d’alerte efficace repose sur quatre piliers fondamentaux : la connaissance approfondie des risques, une surveillance rigoureuse, une communication claire et accessible à tous, et une préparation ainsi qu’une réponse coordonnées. » Il a souligné que l’expérience de l’ouragan Matthew a démontré l’importance cruciale d’une diffusion rapide et coordonnée de l’information, ce qui a permis de sauver de nombreuses vies.
Jacob Jean François, Officier de Coordination et de Développement auprès de la Représentante Spéciale Adjointe du Secrétaire Général des Nations Unies en Haïti, a salué l’importance de l’initiative EW4ALL, lancée par Antonio Guterres lors de la COP27 en 2022. Ce programme vise à garantir que chaque personne sur la planète bénéficie d’un système d’alerte précoce d’ici cinq ans, conformément aux principes du Cadre de Sendai pour la Réduction des Risques de Catastrophes.
« Cet atelier prend tout son sens dans un pays où les catastrophes naturelles sont récurrentes », a-t-il souligné. « Chaque alerte bien transmise peut sauver des vies, chaque action préparatoire adéquate peut préserver des moyens de subsistance. »
Il a insisté sur la nécessité d’une approche inclusive, en particulier envers les populations vulnérables : personnes handicapées, femmes enceintes, enfants, et communautés isolées. La disponibilité de données fiables et accessibles demeure la pierre angulaire d’une bonne connaissance des risques, permettant une anticipation et une coordination efficaces en situation d’urgence. Jacob Jean François a réaffirmé l’engagement constant des Nations Unies aux côtés du gouvernement haïtien pour renforcer la résilience des communautés.
De son côté, Jair Torres, Agent de Gestion de Programme pour les Caraïbes à l’UNDRR, a salué le rôle essentiel des partenaires techniques nationaux, notamment l’UHM et le SEMANAH, dans l’observation et la surveillance des risques, la diffusion des alertes, et la gouvernance du SAPMAH. Leurs contributions sont jugées fondamentales pour la prévention et la gestion des catastrophes.

Pendant deux jours, l’atelier a été rythmé par des présentations détaillant les fondements du plan de mise en œuvre du SAPMAH : connaissance des risques, détection et surveillance, diffusion des alertes, et mobilisation pour la réponse d’urgence. Chaque pilier a été développé par des experts internationaux : Jair Torres pour la connaissance des risques, Andres Orias de l’OMM pour la détection et la prévision, Amélie Grangeat de l’UIT pour la diffusion des alertes, et Nadia Ortega de l’IFRC pour la préparation et la réponse.
La clôture de l’atelier a été marquée par un appel à l’action ferme et déterminé. « Nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre, ni d’agir seuls et en réaction. Nous devons anticiper, prévenir et agir de manière concertée et rapide », a déclaré Emmanuel Pierre, exprimant sa profonde gratitude à l’ensemble des partenaires techniques et financiers mobilisés. Il a encouragé la poursuite d’échanges constructifs, orientés vers des solutions concrètes et adaptées.
Dans un contexte national marqué par l’instabilité politique, les participants ont unanimement salué la volonté affirmée de la DGPC de maintenir le cap vers une Haïti plus résiliente. Jacob Jean François a rappelé que les médias ont un rôle clé à jouer dans la sensibilisation de la population à la vigilance et à la préparation face aux catastrophes. Il a réitéré l’engagement des Nations Unies à soutenir le gouvernement haïtien dans la mise en œuvre de solutions durables pour la réduction des risques et la protection des communautés vulnérables.
Le document de base sur le Service d’Alerte Précoce Multi-Aléas sera incessamment soumis aux membres du Secrétariat Permanent de Gestion des Risques et des Désastres pour validation. Après cette étape, la DGPC assurera le suivi nécessaire avec ses partenaires techniques et financiers afin de concrétiser la vision d’un service d’alerte précoce efficace, inclusif et opérationnel pour Haïti