Partez tous ! clamait l’ex-ministre de la Justice, Bernard Gousse, en juin 2019, soit moins d’un mois avant l’assassinat crapuleux du président de la République, Jovenel Moïse. 

À l’époque, l’homme de loi estimait que nous (haïtiens) étions « avilis par l’Exécutif ».

Comme motif de son ras-le-bol, Me Gousse mettait en avant le fait que l’autorité de nos dirigeants ne leur servait qu’à une chose, une seule : « nous écraser, sirènes hurlantes, avec les grosses voitures dont nous assumons les coûts ».

Des propos qui trouvaient un écho favorable au niveau de divers secteurs de la population, révulsés par l’inaction voire l’insouciance du pouvoir, par rapport aux maux qui mettent en péril l’existence de l’être haïtien. 

Cinq (5) ans après ce cri du cœur, la situation du pays n’a pas connu d’amélioration pour ne pas dire qu’elle a empiré de manière significative. La misère est devenue plus atroce (avec un peu plus de la moitié de la population menacée par l’insécurité alimentaire) et les bandits sont devenus plus arrogants dans leurs démonstrations de force face à un État quasiment réduit à néant.

Le pays étant livré presqu’entièrement livré à l’anarchie, aux gangs, les soi-disant dirigeants (Premier ministre-CPT) ne gouvernent rien ou presque. 

Sauf que le professeur de droit qu’est Maître Gousse n’est plus ce citoyen indigné par le constat amer « d’un Exécutif qui a failli sur tous les plans et dont les membres s’accrochent à des fonctions qu’ils déshonorent tout en en profitant des privilèges ». 

Aujourd’hui, la préoccupation première de Me Gousse est celle de la légalité d’une résolution du CPT visant le renvoi du Premier ministre Garry Conille dont il est l’un des conseillers. 

À l’instar des Conseillers-présidents englués dans des chicaneries avec le chef du gouvernement pour le contrôle de toutes les avenues du pouvoir, il n’est plus scandalisé par le fait que « Même à la capitale, les administrations centrales des ministères sont paralysées, les tribunaux dysfonctionnels »

Les scandales à répétition, les intrigues et les chamailleries interminables au plus haut niveau de l’exécutif (CPT, Primature et leurs affidés y compris), ne font qu’enlaidir davantage l’image d’Haïti. 

Que vous soyez aujourd’hui Conseiller-président, Premier ministre, ministre ou conseiller, ne pensez-vous pas que le moment soit venu pour faire le ménage avant que des représentants de « petits pays » de la Caraïbe vous l’ordonne au nom d’un voisin plus puissant ?

N’est-il pas venu le moment pour vous de partir tous, pour nous avoir fait suffisamment honte… 

Telegramme360