NS4, ou un révélateur de la décadence de l’École haïtienne…

NS4, ou un révélateur de la décadence de l’École haïtienne…

Plus de 118.000 candidats ont subi les examens de fin d’études secondaires sur tout le territoire national cette année 2023 selon le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle. Réduit à une seule épreuve officielle de passage, le baccalauréat reste ce carrefour incontournable pour les finissants de l’école classique, avant d’intégrer le monde universitaire ou d’autres créneaux d’études supérieures. Mais la réussite scolaire a-t-elle toujours la même signification pour les bacheliers de ces dernières années ?

Ils nous ont habitués à leurs frasques, devenues traditionnelles depuis quelques années, à l’issue des épreuves. L’année dernière comme celle d’avant ou encore en 2020, les candidats n’ont pas manqué de choquer l’opinion par leurs propos et comportements jugés inappropriés voire indignes de futurs prétendants à l’université.

2023 n’aura pas échappé à cette tendance regrettable. Mais en plus écarts habituels, le programme « Biden » humanitarian parole s’est invité dans les débats. Signe que les matières programmées n’étaient pas la plus grande préoccupation de ces élèves, apparemment soulagés d’avoir bouclé l’année académique, peu importe l’issue.

Comment comprendre cette banalisation de l’importance des résultats par nombre de candidats qui n’attendent que le moment opportun pour fuir le pays ou autrement pour intégrer des filières d’activités moins exigeantes et donc non conditionnées par le fait d’avoir réussi son bacc ou non ?

N’est-ce pas là un phénomène symptomatique de la déchéance de la société haïtienne en général étant donné que l’école n’est pas détachée du corps social… s’il arrive que des jeunes minimisent à ce point la nécessité de réussir leur baccalauréat, passage obligé pour accéder à des étapes supérieures et par conséquent préparer leur avenir, c’est que l’École haïtienne ne répond plus à sa vocation de faciliter l’ascension sociale. Disons qu’elle ne fait plus rêver…

Évidemment, ils n’ont pas forcément tort d’être sceptiques quant aux opportunités liées au fait de faire des études dans le pays eu égard au contexte. 

Ceux qui ont pignon sur rue en Haïti actuellement ne sont pas nécessairement les étoiles qui ont brillé sur les bancs de l’école. Les dominants, dirigeants, décideurs, agresseurs qui endeuillent, rançonnent, appauvrissent les familles haïtiennes quotidiennement en raison de leur capacité de persuasion ne le font pas au nom de leur savoir acquis dans le milieu académique.

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