Ni Trump ni Harris, mais Nous!

Ni Trump ni Harris, mais Nous!

« Quand les États-Unis éternuent, le reste du monde s’enrhume ». Ce proverbe qui a prévalu pendant les décennies de l’après-guerre demeure, aujourd’hui encore, un truisme ! 

La fièvre électorale américaine se fait sentir un peu partout à travers la planète. C’est un fait ! Ici en Haïti, des milliers de citoyens en ressentent les symptômes. Le rude combat électoral mettant aux prises l’ancien président des États-Unis, Donald Trump, et l’actuelle vice-présidente américaine, Kamala Harris, intéresse les Haïtiens qui semblent fonder de grands espoirs sur une éventuelle entrée à la Maison-Blanche de la Démocrate comme 57ème Chef d’Etat. 

En effet, l’élection de Kamala Harris serait une sorte d’assurance-vie pour les bénéficiaires du programme « Humanitarian Parole », communément appelé programme Biden. 

D’aucuns diraient qu’au moins sept Haïtiens sur dix sont Kamalistes. Nul besoin de sondages pour le prouver, les commentaires anti-Trump qui alimentent les discussions sur les réseaux sociaux en tiennent lieu. Deux raisons expliquent le « battement pro-démocrate » des cœurs en Haïti. 

La première est politique parce que l’ancien locataire de la Maison-Blanche, Donald Trump, est perçu par une foultitude d’Haïtiens comme un personnage iconoclaste, peu orthodoxe, totalement indifférent du sort d’Haïti ravagée par des foyers de gangs armés. La seconde est historique en ce sens que nombreux sont les Haïtiens, fiers de leur passé glorieux, à avoir ressenti un haut-le-cœur quand le milliardaire républicain avait traité Haïti de ‘’shithole country’’, il y a plus de quatre (4) ans. 

Qu’il soit démocrate ou républicain, l’élection de l’un ou de l’autre a toujours eu un quelconque impact sur la politique en Haïti. À titre d’exemples, rappelons-nous que la montée du républicain Ronald Reagan au pouvoir en 1981 a, à s’y méprendre, sonné le glas du règne dictatorial de Jean-Claude Duvalier. Que l’arrivée du démocrate Bill Clinton à la Maison-Blanche en 1993 a, sans contredit, favorisé le retour en Haïti de Jean-Bertrand Aristide, victime de coup d’Etat militaire.

Donc, par ces deux considérations, l’histoire nous fait sentir le poids de l’Oncle Sam dans le jeu politique haïtien quel que soit le Parti, républicain ou démocrate, qui détient les commandes.

Il est démontrable par les faits qu’un président démocrate fait souvent preuve de plus d’empathie à l’égard d’Haïti, traite avec plus d’humanité l’Haïtien sans-papier foulant le sol d’Abraham Lincoln, quand le chef d’Etat républicain ne fait pas grand cas du devenir de la première République noire, faisant ainsi peser sur le migrant haïtien le poids infernal d’un hard politic

Toutefois, admettons-le, qu’il soit républicain ou démocrate ni l’un ni l’autre ne « Nous » place en tête de la liste américaine des dossiers urgents.

Aujourd’hui comme hier, l’avenir d’Haïti ne dépend pas des États-Unis. Qu’il soit affublé de cravate bleue ou cravate rouge, qu’il s’appelle Kamala Harris ou Donald Trump, celui qui présidera aux destinées de la République étoilée ne viendra opérer aucun miracle du coté occidental de l’île d’Haïti (Hispaniola). D’ailleurs, dans l’état actuel des choses, les États-Unis ont une économie à redresser, l’expansion d’un marché chinois à freiner, la puissance politique d’une Russie à limiter, l’arrogance militaire d’une Corée du nord à tempérer…

Ni Kamala ni Trump, mais Nous ! C’est à Nous, Nous autres Haïtiens d’ici et d’ailleurs, qu’il revient, aujourd’hui plus que jamais, de faire d’Haïti une nation debout !

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