Menacée de destitution pour ses propos sur l’antisémitisme,Claudine Gay reste ferme à la barre grâce au soutien d’une majorité de professeurs et du conseil d’administration de l’Université Harvard
Le conseil d’administration de la prestigieuse Université Harvard a donné suite favorable à la pétition du corps professoral en gardant l’haïtienne d’origine à son poste. La décision tant attendue a été annoncée ce mardi matin (12 décembre 2023), mettant ainsi fin aux spéculations sur l’avenir de Madame Gay qui a pris les rênes de l’Université Harvard le 1er juillet 2023 en tant que 30e présidente de l’institution.
Plus de 500 professeurs de Harvard ont signé une lettre défendant la présidente Claudine Gay et exhortant l’université à ne pas la destituer. L’haïtiano-américaine s’est excusée pour ses propos tenus lors d’une audition au Congrès sur l’antisémitisme.
Le président de UPenn a démissionné pour les mêmes motifs tandis que le conseil d’administration du Massachusetts Institute of Technologie (MIT) a publié une déclaration soutenant son président.
À la suite de l’audience largement critiquée du Congrès sur l’antisémitisme, Harvard, le MIT et l’Université de Pennsylvanie ont été confrontés à des appels croissants de la part de donateurs et de chefs d’entreprise pour destituer leurs présidents.
Liz Magill, la présidente de l’Université de Pennsylvanie (UPenn), a démissionné au cours du ce week-end écoulé.
Dans leur démarche, les membres du corps professoral de Harvard ont insisté sur le fait que la corporation de l’Université devait résister aux appels visant à destituer sa présidente, Claudine Gay. Dans leur lettre de support à Madame Gay, les professeurs ont exhorté le conseil d’administration de l’université “à défendre son indépendance et à résister aux pressions politiques qui sont en contradiction avec l’engagement de Harvard en faveur de la liberté académique’’
“Le travail essentiel de défense d’une culture de libre enquête dans notre communauté diversifiée ne peut pas se poursuivre si nous laissons sa forme être dictée par des forces extérieures”, ont-ils poursuivi.
Selon le Harvard Crimson, les signataires de la pétition incluent le professeur de droit Laurence Tribe ; Annette Gordon-Reed, professeur d’histoire et lauréate du prix Pulitzer ; et Derek Penslar, professeur d’histoire et directeur du Centre d’études juives de l’université.
Certains membres du corps professoral de Harvard se sont également tournés vers les réseaux sociaux pour défendre Gay.
“Je crains que trop peu d’entre nous aient dit ce que beaucoup d’entre nous pensent : elle n’a rien fait de mal, et le véritable échec du leadership serait de céder à une campagne si hostile à nos valeurs”, a déclaré Ben Eidelson, professeur de droit à Harvard, qui a enseigné à Harvard depuis 2019, a écrit sur X (autrefois Twitter).
Jason Furman, professeur d’économie à Harvard, qui travaille à Harvard depuis six ans, a écrit sur sa page X : “Claudine Gay a dénoncé l’appel au génocide avant l’audience. Elle l’a dénoncé à l’audience. Et elle l’a dénoncé après l’audience.” Furman a ajouté que l’université avait encore du travail à faire concernant l’antisémitisme et l’islamophobie.
Les présidents de Harvard, du MIT et de l’UPenn ont été appelés à démissionner en raison de leurs réponses jugées molles à une question posée par la députée Elise Stefanik à savoir si l’appel au « génocide des Juifs » était contraire aux codes de conduite de leurs universités.
Gay a répondu : “Cela peut l’être, selon le contexte.” Elle s’est depuis excusée pour ses commentaires dans une interview accordée au Harvard Crimson.
Avec CBS News et Business insider