Le Gouvernement Conille, à l’épreuve des incartades du Commissaire Jean Ernst Muscadin

Le Gouvernement Conille, à l’épreuve des incartades du Commissaire Jean Ernst Muscadin

Au-delà du Ministère de la Justice, employeur direct du Chef du Parquet-près le Tribunal de première instance de Miragoâne, c’est tout le Gouvernement Conille (comme ses prédécesseurs) qui fait montre sinon d’impuissance du moins de complicité vis-à-vis de Jean Ernst Muscadin, le ”super flic” du département des Nippes, voire de toute la région du Grand Sud dans ses menées illégales. 

En tout et par tout, les « dirigeants » affichent un : « Deux poids, deux mesures » dans leur façon de traiter les autres Commissaires du Gouvernement, les substituts-Commissaires et le Commissaire Muscadin. 

Il n’y a pas longtemps, le ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Carlos Hercule s’est empressé de dégager James Jean Louis et Wadson Azor respectivement Commissaires du gouvernement des Cayes et des Côteaux pour des exactions moindres ou comparables à celles reprochées au Chef du Parquet de Miragoâne. Mais dans le cas du puissant Muscadin, même pas une tentative de mise en disponibilité, voire de licenciement. Peut-être, par crainte d’être ridiculisé ou d’être victime de représailles de la part des partisans zélés de celui qui, pour l’heure, jouit d’une perception plutôt favorable au sein de la population. 

Dans les Nippes, comme dans le reste du pays, (à l’image des commentaires exprimés sur les réseaux sociaux), les haïtiens sont, dans une large proportion, élogieux de l’approche de Justice expéditive privilégiée par le Commissaire du gouvernement Muscadin en lieu et place de l’application de la loi contre ses victimes. 

Tel un limier implacable et affamé, accompagné de sa « sécurité rapprochée », le Commissaire Muscadin s’amuse à abattre-sans autre forme de procès-tous ceux qu’il soupçonne ou qu’il accuse d’être des bandits ou d’être de mèche avec eux. Nombre de ceux qui ont connu les affres de l’homme fort de Miragoâne sont réputés être des innocents à l’instar d’Adler Ramolien,37 ans, un résident du Canapé-Vert. Le « Chef » les a privés du droit naturel d’être jugés pour les faits qui leur auraient été reprochés…    

Ce mode opératoire est indigne d’un Commissaire du Gouvernement appelé à mettre l’action publique en mouvement contre les indélicats nuisant à l’harmonie du corps social et à les coincer au prétoire, en agissant en tant que Ministère public par la mise en exergue de ses capacités oratoires et argumentatives. 

L’intouchable Muscadin ne se contente pas de pratiquer les exécutions sommaires mais s’en réjouit sur les réseaux sociaux, utilisés de manière outrancière pour faire la promotion de ces pratiques qui déshonorent l’institution judiciaire quand bien même elles trouvent un écho favorable au sein d’une population consternée par les agissements des gangs. Cette propension à la vulgarisation de ses ‘’prouesses’’ par le ‘’Magistrat’’ défie l’interdiction du Premier ministre Garry Conille qui, d’entrée de jeu, avait mis en garde les fonctionnaires de l’État contre toute prise de parole en public, sans son approbation préalable. 

La réticence des plus hautes autorités du pays à lever le petit doigt contre les frasques de Jean Ernst Muscadin est caractéristique d’un non-État, un État donc incapable d’assumer pleinement ses pouvoirs régaliens (par le maintien de l’ordre), laissant libre champ aux dérives de l’un de ses agents.

La Justice, véritable corollaire de la démocratie, régime politique choisi par Haïti, n’est-elle pas en souffrance dans les circonstances actuelles avec des décisions à géométrie variable ? Dit autrement, comment concilier les discours basés sur les impératifs de la légalité et la justice expéditive…  

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