Ariel Henry aux Gonaïves le 1er janvier, à quel prix ?
Tel un engagement pressant à honorer par tous les moyens, le chef du gouvernement fait de son déplacement dans la cité de l’indépendance, le 1er janvier 2022 la priorité du moment.
L’envoi d’émissaires de tous rangs en ce sens en dit long sur cette détermination du Premier Ministre de fouler le sol Gonaïvien à la date sacrée marquant le 218e anniversaire de notre indépendance.
Ministre, membres de cabinet particulier, chargés de mission, émissaires en matière de sécurité ou encore simples délégués, tous ont pour mission de sonder le terrain et rendre possible l’arrivée du docteur-Premier ministre dans le chef-lieu du département de l’Artibonite, là où Dessalines et les autres membres de l’État-Major de l’armée indigène avaient porté sur les fonts baptismaux la première République noire indépendante du monde en 1804.
Enol Joseph l’a avoué aux journalistes locaux l’interrogeant sur la question, « Le nécessaire sera fait pour faciliter l’arrivée du chef du gouvernement dans la cité ». Cette visite du Premier ministre sera d’autant plus importante qu’elle marquera un retour à la commémoration grandiose de la date de l’indépendance, après trois ans de rupture de cette tradition en raison de troubles politiques, en présence du plus haut dignitaire du pays sur la place d’armes a encore affirmé le ministre de la Défense qui est lui-même originaire de la ville.
Techniciens, ingénieurs et d’autres professionnels sont déjà mobilisés dans le cadre de la construction du stand officiel d’où le « Chef » devrait prendre la parole devant ses concitoyens. Sur place, les autorités locales notamment le président de la commission communale intérimaire sont au four et au moulin car il s’agit d’évacuer tous les irritants de manière à rendre possible l’évènement attendu.
Donald Dirogène a même déjà effectué plusieurs missions à Port-au-Prince et soumis les ‘’doléances’’ de la population aux plus hautes autorités en vue de calmer les ardeurs sur le terrain. Entendez par là, tenir des activités « d’apaisement » d’assainissement dans les quartiers réputés précaires d’ici au premier janvier a confirmé le ministre Joseph.
Quand les dirigeants le souhaitent, ils mettent souvent le paquet pour parvenir à leurs fins qui ne sont pas toujours celles de rendre la vie agréable aux citoyens. Tandis que les préparatifs vont bon train pour la solennité rêvée par le Premier ministre Ariel Henry dans la cité de l’indépendance, les haïtiens sont amenés à vivre au rythme de déboires de plus en plus inqualifiables dans un contexte général délétère.
